Tout savoir sur le Parc du Peuple de l'herbe

Tout savoir sur le Parc du Peuple de l'herbe

Porté par le Conseil départemental des Yvelines, la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPSEO) et la commune de Carrières-sous-Poissy, ce projet lancé en 2010 visait à créer un espace récréatif en bords de Seine, avec un enjeu majeur : accompagner le développement urbain en offrant un espace naturel de qualité, ouvert sur la Seine.

 

L'histoire

Soucieux d'une gestion équilibrée du capital naturel et paysager des Yvelines, le Département mène une politique active en matière d'environnement. Il est notamment compétent pour élaborer et mettre en œuvre une politique de protection, de gestion et d’ouverture au public des Espaces Naturels Sensibles (ENS) afin de préserver la qualité des sites, des paysages et des milieux naturels. Le renforcement de l’attractivité du cadre de vie par la pérennisation et la valorisation des espaces naturels est un des axes d’action majeur du Département notamment dans la Vallée de la Seine.

Le Parc du Peuple de l’herbe est un espace naturel de 113 hectares, aux qualités environnementales exceptionnelles. Situé en bord de Seine à Carrières-sous-Poissy, il s’inscrit au cœur des relations entre la ville et la nature. Cet espace paysager et écologique est le plus grand parc départemental des Yvelines.

Situé en zone N du PLU de Carrières-sous-Poissy, classé en Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) et en zone verte (zone d’expansion des crues) du Plan de Prévention des Risques Inondation (PPRI), il permet de maximiser la valeur écologique du site mais aussi de restaurer et de valoriser les habitats, la faune, la flore et des espaces comme les berges de Seine ou des étangs. Les aménagements permettent de mettre en valeur cet Espace Naturel Sensible et de l’ouvrir au grand public.

Le Parc du Peuple de l’herbe est un parc contemporain, associant qualité écologique et qualité de vie.

Les objectifs et enjeux du projet étaient de :

• lier la nature et la ville ;

• offrir des espaces de vie et de déplacements alliant convivialité, préservation de la biodiversité et du paysage ;

• réhabiliter des espaces à l’abandon ;

• valoriser et protéger les espaces naturels ;

• sensibiliser les populations aux problématiques environnementales;

• équilibrer le développement urbain de la boucle de Chanteloup.

 

 

1. Contexte de l’opération

1.1 Description du site

Le Conseil départemental des Yvelines a délibéré favorablement, le 22 octobre 2010, pour la création d’un parc départemental à Carrières-sous-Poissy, et l’institution d’une zone de préemption de 113 hectares au titre des Espaces Naturels Sensibles. Le Département s’est ensuite rendu propriétaire du site. Son aménagement s’est fait dans le cadre d’une coopération multi-partenariale regroupant la Communauté Urbaine Grand Paris Seine & Oise, la commune et le Département.

Contexte général : la boucle de Chanteloup

La boucle de Chanteloup est inscrite comme un maillon du grand paysage de la Seine aval. Dès le début du 20ème siècle, le territoire de la boucle de Chanteloup (1 700 hectares) a été le lieu d’une culture maraîchère importante et d’épandages liés à cette activité. Dans les années 50, le territoire acquiert un statut plus urbain avec la création de logements collectifs et l’extension importante des zones urbanisées, responsables d’un brutal essor démographique des communes. Parallèlement à ces transformations économiques et paysagères, l’apparition de carrières d’extractions alluvionnaires achève de modifier profondément le paysage des franges de la boucle. Dans les années 80-90 la réhabilitation des carrières est le fruit de simples remblais, la majeure partie Ouest de la boucle devenant un immense espace en friche entre des îlots urbanisés. Afin de redonner de l’attractivité à ce territoire, et d’améliorer le cadre de vie des habitants, une démarche durable et responsable a été mise enplace pour le développement socio-économique de ce territoire. Le projet de territoire de la Communauté d’Agglomération 2 Rives de Seine (CA2RS), approuvé en 2010 acte la création d’une infrastructure paysagère qui vise à valoriser et relier les espaces ouverts existants et à contenir les développements. La réalisation de cette infrastructure paysagère nécessite une collaboration étroite entre tous les acteurs. Le projet de Parc du Peuple de l’herbe est l’un des maillons de cette infrastructure.

 

Zoom sur le site : un espace naturel à valoriser

Une centaine d’hectares anciennement dédié à l’exploitation agricole et à l’extraction de granulats au Sud de la boucle de Chanteloup, coupait en 2010 la ville de Carrières-sous-Poissy de son rapport à la Seine. Ce large espace, recensé en ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique) et peu qualifié, tendait à s’enfricher et se refermait peu à peu. Créer un vaste parc supportant des aménagements légers et bénéficiant d’une gestion différenciée s’est alors imposé comme une solution permettant de garantir la pérennité de ce grand espace ouvert à un coût soutenable sur le long terme. Le parc actuel occupe en effet une place fondamentale : c’est un vaste espace naturel ouvert en bord de Seine qui s’inscrit par sa localisation, sa géométrie et sa nature au cœur de relations entre un site urbain et le fleuve. Non considéré comme un espace isolé, le site s’étire comme une plage depuis le fleuve, et constitue également une rive avancée depuis les quartiers existants et la future Nouvelle Centralité de Carrières-sous-Poissy.

Le site du parc constitue un ensemble cohérent le long de la Seine :

• ce grand espace naturel d’un seul tenant allie friches herbacées et arbustives, prairies, zones humides (dont les étangs de La Galiotte et de la Vieille Ferme), berges de Seine, et reste un espace relativement ouvert ;

• il est presque entièrement classé en zone verte (non urbanisable) du Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI), ce qui limite la pression foncière sur cet espace ;

• plusieurs types d’usages confidentiels et spontanés existaient :

o quelques cheminements étaient accessibles au public, dont certains aménagés par la ville avec un parcours sportif en bords de Seine,

o des cabanes ont été installées sur l’étang de La Galiotte pour la pêche. Une association rassemble les occupants de ces cabanes.

Ces occupations permettaient une faible activité sur cet espace, qui était en partie ouvert aux promeneurs occasionnels. Le projet de parc a eu pour objectif d’amplifier et d’encadrer ces usages pour faire de ce site un véritable espace d’animation et de détente dédié à la biodiversité et au public.

 

1.2 Identification des enjeux d’aménagement

Un projet d’ampleur réunissant plusieurs acteurs

La communauté Urbaine Grand Paris Seine & Oise est aménageurs des émergences et gestionnaire du Parc par convention de transfert de gestion du Département des Yvelines. La Communauté Urbaine Grand Paris Seine & Oise s’étend sur près de 500 km² sur 55 km de Seine et regroupe 73 communes. Elle comprend 405 049 habitants. Le Département des Yvelines est propriétaire et aménageur du Parc dans le cadre de sa politique Espace Naturel Sensible. Le Département est un département rural et urbain, traversé par 100km de Seine et habités par 1 408 765 yvelinois.La commune de Carrières-sous-Poissy, partenaire du projet, présente une population de 15 100 habitants.

Le projet est porté ainsi par deux maîtrises d’ouvrage :

• le Conseil départemental des Yvelines qui a assuré la maîtrise d’ouvrage de l’infrastructure paysagère et écologique du parc (terrassements, traitements de sols, voiries, réseaux divers, travaux de génie écologique, plantations, mobiliers, structures bois…) pour 16,8 M€ TTC ;

• la Communauté d’Agglomération 2 Rives de Seine (CA2RS), désormais Communauté Urbaine Grand Paris Seine & Oise (CU GPS&O) assure pour environ 6 M€ la maîtrise d’ouvrage des émergences (Maison des insectes, observatoire).

Deux équipes de maîtrise d’œuvre ont été sélectionnées en juillet 2011 :

• l’Agence TER, paysagistes et urbanistes, est le mandataire du groupement de maîtrise d’œuvre du Conseil départemental des Yvelines. Elle s’appuie sur une équipe composée des sociétés Infraservices (études techniques et infrastructure), Nez-Haut (programmation et scénographie), Ecosphère (génie écologique), Atelier d’Ecologie Urbaine (écologie urbaine et phytoremédiation) et Hydratec (hydrologie) ;

• l’équipe de maîtrise d’œuvre de la CUGPS&O est composée du mandataire AWP et de HHF (architecte), EVP (études techniques et structures), Ginger (économiste).

 

1.3 Identification des enjeux environnementaux

Le projet d’aménagement a été réalisé sur la base des contraintes et potentialités du site :

• un paysage singulier : méandre et coteaux ;

• des enjeux écologiques ;

• un site anciennement exploité ;

• un site inondable et soumis au PPRI ;

• des usages et une fréquentation existante.

 

Paysage et urbanisme :

Le site du Parc s’inscrit dans un méandre de la Seine. Il s’agit d’un site de grande qualité paysagère en forme de plaine alluviale façonnée par le fleuve au fil du temps. Depuis cette grande langue de terre, une vue s’offre sur les iles de la Seine et le coteau en rive gauche. Les deux étangs confèrent à ce site un caractère entre terre et eau aux confins du méandre.La friche située entre les deux étangs offre un espace ouvert de grande dimension, qui fait la transition entre la Seine et la ville. Les perceptions du méandre, de la Seine, de la vallée, des coteaux, sont particulièrement fortes dans le Parc. Cet espace est le lieu privilégié de mise en scène du grand paysage.

Des enjeux écologiques :

Un inventaire faune-flore complet a été réalisé en 2011-2012 afin de définir au mieux les aménagements écologiques à réaliser. Le site présente un intérêt floristique significatif avec notamment la présence d’espèces protégées ou menacées :

• la Cuscute d’Europe présente sur la berge de Seine ;

• la Cardamine impatiente présente sur les berges de l’étang de La Galiotte et la berge de Seine ;

• la Renoncule à petites fleurs ;

• le Butome en ombelle qui est présent sur la berge de l’étang de la Vieille Ferme.

Cependant, l’intérêt écologique du site était limité du fait :

• de l’hétérogénéité des matériaux de remblais, qui par ailleurs très compactés, ne permettaient pas l’expression de formations végétales bien caractérisées ;

• de l’homogénéité des milieux ;

• du manque de milieux d’interface entre les milieux aquatiques et les milieux terrestres mésophiles : hauts-fonds et herbiers aquatiques et formations hélophytiques sur les plans d’eau et les berges de Seine, prairies humides et mares pour ponctuer les milieux terrestres ;

• de la présence significative d’espèces invasives, qui ont colonisé aussi bien les milieux prairiaux, que les boisements et les milieux aquatiques et qui banalisent fortement les milieux. La Jussie colonisait en 2010 l’ensemble des berges des deux étangs

 

Le sol :

La topographie du site était plutôt uniforme et assez plane. Cette situation n’était pas favorable à une diversité biologique. Il existait toutefois de légères dépressions ponctuelles, où l’eau stagnait en période hivernale, et qui pouvaient être dues à un compactage plus important des sols à cet endroit, ou à la présence de matériaux plus imperméables.L’exploitation des gravières et ballastières du secteur a débuté après la seconde guerre mondiale, pour s’étendre sur l’ensemble du site jusqu’à la fin des années 80. Le remblaiement de ces gigantesques trous laissés par l’exploitation de la ressource-sol débute au démarrage des années 1990. Il est très rapide et va s’intensifier vers le début des années 2000. La nature des matériaux de remblaiement n’est pas réellement connue. Les étangs de La Galiotte et de la Vieille Ferme subsistent.

Cette histoire lourde n’est pas sans conséquence sur les caractéristiques physiques et abiotiques du site :

• un impact morphogène : la géomorphologie est agencée en un système de plateformes, de glacis et de talus, de transition parfois abrupte. L’eau est présente systématiquement sur les plateformes les plus basses, visible sous la forme de deux plans d’eau et de la Seine ;

• un impact sur la nature même des sols et sous-sols – Les sols sont très hétérogènes, à l’échelle du camion, la nature des matériaux varie tant sur le plan de la composition, de la structure que de la granulométrie ;

• un impact sur la valeur agronomique des sols superficiels. La terre végétale et les horizons pédologiques (0 ou A) sont quasi-inexistants entraînant une grande pauvreté en matière organique ;

• un impact sur le compactage, la fermeture et la perméabilité des sols. Les anciennes pistes de roulage des camions et engins de terrassement sont particulièrement compactes et peu perméables, créant des zones de stagnation d’eau perchées et/ou des linéaires et surfaces peu enclins à une reprise de la végétation ;

• une modification irréversible de la vulnérabilité et du fonctionnement hydrogéologique et hydrochimique de la nappe, qui est pour partie à découvert, dont la relation avec la Seine est perturbée (modification des écoulements et perméabilités, busage reliant directement la Seine et l’étang de La Galiotte...)

• une pollution du sol par la présence de matériaux inertes et quelques polluants (identifiés et localisés grâce à une étude de sol).

 

Un site inondable :

Une partie importante du périmètre du projet est située en zone inondable de la Seine correspondant à la crue de janvier 1910. A ce titre, le projet est soumis aux règles du Plan de Prévention du Risque d’Inondation (PPRI).

Le PPRI définit également, d’après le croisement spatial des aléas et des enjeux, 11 types de zones réglementaires pour imposer des contraintes au développement urbain et industriel en termes de :

• volumes d’expansion des crues ;

• conservation de la libre circulation des eaux ;

• maintien des écoulements.

Les parcelles concernées par le projet sont situées, comme le montre la carte du zonage réglementaire suivante :

• en majorité en zone verte (100ha) ;

• en minorité hors zone inondable (13ha) ;

• en zone marron pour les berges de Seine (zone de grand écoulement).

Ainsi, une étude hydraulique a été nécessaire afin de déterminer l’impact des mouvements de terre liés aux aménagements écologiques, dans l’objectif que ceux-ci n’impactent pas la zone d’expansion des crues.

 

Les usages du site avant aménagement :

Le site faisait l’objet de pratiques plus ou moins encadrées. Parmi les usages recensés, un parcours de fitness a été aménagé par la commune en berge de Seine. Cet ancien chemin de halage était pratiqué quotidiennement par des sportifs, des promeneurs. Son usage était local et fréquent. Les étangs étaient aussi des lieux fréquentés. Une aire de pique-nique aménagée par la commune était située à l’Ouest de l’étang de la Vieille Ferme, entre l’étang et la Seine. La berge Sud de l’étang de La Galiotte est parsemée de cabanes de pêcheurs qui ont été installées d’abord pour la seule pratique de la pêche dans cet étang il y a plus de quarante ans. Au fur et à mesure, les cabanes se sont pérennisées. Elles confèrent au lieu un caractère et une ambiance lacustre paisible immortalisée par Yann Arthus-Bertrand. Un terrain de plein air entretenu par la commune, se trouvait au Nord-Est. Son usage était ponctuel et souvent informel. Ce type d’espace permettant divers usages et offrant de multiples possibilités est à privilégier dans un parc de cette dimension.

 

 

2. Genèse de l'opération

Dans le cadre du projet Seine Park mené à l’échelle du territoire de l’Opération d’Intérêt National (OIN) Seine Aval pour améliorer la qualité de vie des habitants et redonner de l’attractivité au territoire, l’Établissement Public d'Aménagement du Mantois Seine Aval (EPAMSA) a lancé un marché de définition portant sur le développement d’une Nouvelle Centralité à Carrières-sous-Poissy et l’aménagement d’un Cœur vert au sein de la boucle de Chanteloup. Celui-ci a permis d’identifier, en accord avec la stratégie du Département, une zone naturelle située au Sud-Ouest de la boucle de Chanteloup, comme l’emplacement possible d’un futur « Parc des Bords de Seine » afin de préserver cet espace ouvert objet de pressions foncières contradictoirement avec son classement en zone verte du PPRI et zone N du PLU. Sur ce constat, la Communauté d’Agglomération 2 Rives de Seine, désormais Communauté Urbaine Grand Paris Seine & Oise, et la commune de Carrières-sous-Poissy ont sollicité l’acquisition du site par le Département et le montage d’un partenariat totalement inédit. Le projet de Parc du Peuple de l’herbe est porté par un partenariat inédit regroupant la Communauté Urbaine Grand Paris Seine & Oise, le Département des Yvelines et la commune de Carrières-sous-Poissy. Afin de concrétiser ce projet, les deux maitres d’ouvrages que sont la Communauté Urbaine Grand Paris Seine & Oise et le Département des Yvelines, se sont fait accompagner dès 2011 par deux équipes de maitrise d’œuvre pilotées par l’Agence TER et le cabinet d’architecte AWP. Ces maitrises d’œuvres ont assurées les phases de conception et de réalisation (chantier) du projet.

 

 

 

3. Les grands principes du projet

Le statut d’Espace Naturel Sensible (ENS) du site exige que soit trouvé un équilibre entre fonction récréative et préservation de la biodiversité. Les grands principes d’aménagement du parc mettent en évidence trois secteurs :

• une épaisseur active et contemporaine aménagée au profit d’usages récréatifs : la bande active ;

• une épaisseur proposant une continuité de promenade le long de la Seine : la berge ;

• entre les deux, la zone dite « espace naturel » plutôt centrale. Un espace naturel à ménager et valoriser.

Ces trois ensembles participent au processus de transition progressive entre la ville et la nature.

Le parc est un espace de convivialité de grande qualité environnementale. L’aménagement paysager améliore la perception du site depuis la frange urbaine et la Seine.Le projet d’aménagement repose donc sur :

• la valorisation écologique du site, afin de conforter son rôle de maillon dans une continuité écologique ;

• la valorisation paysagère et urbaine, créant une transition ville-nature jusqu’à la Seine permettant la reconquête du grand paysage fluvial et la réappropriation du fleuve ;

• le développement de l’accueil du public grâce à des équipements pédagogiques, ludiques et récréatifs sur une thématique inédite : les insectes. Le projet d’aménagement fait l’objet d’une programmation contemporaine et scénographiée.

La bande active :

Considérée comme milieu de transition entre la ville et les milieux naturels, la bande active, comme son nom l’indique, est le lieu de vie quotidienne du parc. Composée d’une promenade continue, entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite, qui borde la frange urbaine de Carrières-sous-Poissy, c’est l’adresse urbaine du Parc du Peuple de l’herbe. Elle concentre ainsi la fréquentation du public pour permettre à d’autres espaces de rester au calme. Elle est en mouvement été comme hiver et fréquentée par des habitants, des yvelinois et des métropolitains. L’éclairage est adapté à cette ambiance urbaine mais il est respectueux de l’espace naturel proche.

En complément des équipements installés sur la bande active, deux émergences ont été réalisées dans le parc, dans le respect des prescriptions du PPRI.

• Implantée sur une entrée naturelle depuis la ville, la Maison des insectes se positionne légèrement en retrait de la bande active pour inciter les promeneurs à s’aventurer dans le parc et les informer sur les possibilités qu’offre le parc. Une partie est dédiée à l’Office pour la Protection des Insectes et leur Environnement (OPIE). Cet espace a pour vocation l’accueil du public et des scolaires lors d’expositions, de conférences… elle est dédiée à la mise en œuvre d’actions pédagogiques autour de la thématique du parc : les insectes, et plus largement à des actions de sensibilisation à l’environnement.

• l’observatoire, au cœur du parc, offre, de par sa position pivot, une vue sur la prairie, les étangs, mais aussi sur la Seine et les coteaux.

 

L’espace naturel :

L’espace naturel est la zone de contact entre la bande active et la berge de Seine.

La mosaïque d’habitats présents sur le site constitue son principal intérêt. Tous les stades de végétation sont présents, chacun accueillant un cortège faunistique et floristique particulier. Localisé dans un secteur à enjeux écologiques, le site est composé de friches prairiales mésophiles à mésohygrophiles assez homogènes, ponctuées de ronciers et de bosquets. Ces zones de ronciers et de fourrés arbustifs accueillent quelques espèces d’oiseaux et d’insectes remarquables et protégées. La friche, située entre les deux étangs, offre un espace ouvert en bord de Seine de grande dimension, véritable atout du Parc. Il ouvre des perspectives sur le grand paysage de la Vallée de la Seine et sur ses coteaux. La présence de deux plans d’eau, témoignant du passé actif du site et de son exploitation, participent à conférer à ce site un caractère entre terre et eau. Cet entre-deux aux limites mouvantes, situé en zone inondable, fait la spécificité de ce site.

La restauration et la valorisation des habitats, de la faune et de la flore du site, la maximisation de la valeur écologique du site et son intégration au corridor écologique de la Seine et à une future trame jusqu’au Nord de la boucle de Chanteloup sont les points forts du projet de parc. Pour ce faire, les grandes opérations de restauration réalisées visent à redonner une « image » de plaine alluviale avec notamment, la création de hauts-fonds, de roselières et de zones humides en queues d’étangs, la création d’un réseau de mares et dépressions, la restauration ponctuelle des berges des plans d’eau…

La topographie du site était en 2010 plutôt uniforme et assez plane. Cette situation n’était pas favorable à une diversité biologique. Pour renforcer la biodiversité et multiplier les ambiances paysagères, la topographie du parc a été légèrement retravaillée. Cependant, le site étant une ancienne carrière, son sous-sol a été exploité puis remblayé à l’issue de l’exploitation des matériaux alluvionnaires. Suite à une étude de diagnostic du milieu souterrain le sol a été qualifié de peu pollué. Les quelques poches de pollutions présentes ont été traitées par phytoremédiation. La phytoremédiation s’insère dans un projet de reconquête écologique et de restauration des sols, elle constitue un tiers paysage faisant appel aux écosystèmes épurateurs.

L’atteinte des objectifs se fait également grâce à un plan de gestion différenciée des différentes zones du site afin d’éviter la fermeture progressive des milieux humides aujourd’hui ouverts. La gestion économe du parc est la condition principale de faisabilité du projet.

Des parcours de découverte jalonnent l’espace naturel. Un parcours pédagogique relie notamment la Maison des insectes, la grève alluviale et l’observatoire sur une boucle de promenade entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite. Un parcours sportif complète ce dispositif.

 

La ripisylve et la berge de Seine :

La berge de Seine, qui s’étend sur environ 2,8 km au droit du projet, et son cortège végétal associé (ripisylve) sont la zone de contact entre le parc et le fleuve en limite Sud. Cet espace le long de la berge propose une continuité de promenade le long de la Seine.

La reconquête des berges de Seine se traduit par le renfort de cette continuité douce et de son usage en lien avec la structure globale des parcours à l’échelle du corridor de la Seine. Une valorisation paysagère et écologique a été réalisée sur la ripisylve et la berge, avec notamment la restauration de la ripisylve et la création d’une grève alluviale. Celle-ci prend l’apparence d’une berge en pente douce végétalisée de façon naturelle pour offrir à la fois une transition écologique progressive entre le niveau du parc et le niveau de la Seine et un espace charnière entre les milieux aquatiques de la Seine et les milieux terrestres de la Boucle de Chanteloup. Elle est accessible au public (et aux personnes à mobilité réduite) et offre un nouvel accès au fleuve.

Des bureaux d’études spécialisés en génie écologique, en hydraulique/hydrobiologie et en phytoremédiation, associés à la maitrise d’œuvre, ont apporté leur expertise à ce projet, compte tenu des enjeux hydrauliques et écologiques.

La maitrise d’œuvre a ainsi conçu le projet sur la base des résultats d’études préalables réalisées par ces bureaux d’études spécialisés.

 

Le diagnostic initial en 2011-2012 :

L’étude hydrobiologique et physico-chimique des eaux et des sédiments a donné les conclusions suivantes :

L’étang de la Vieille Ferme se caractérise par une bonne qualité de l’eau. L’intérêt de la faune en macroinvertébré est faible. Le compartiment piscicole a montré une réelle altération : peu d’espèces, effectifs très faibles et absence de géniteurs. L’inventaire des amphibiens, de l’avifaune et des odonates n’a pas montré de réel intérêt. L’inventaire floristique des berges du plan d’eau a montré relativement peu d’intérêt au niveau des formations végétales (quatre espèces remarquables ont toutefois été retrouvées).

L’étang de La Galiotte est un plan d’eau vieillissant : une qualité de l’eau mauvaise et très riche en nutriments, un développement de phytoplancton excessif (notamment de cyanobactéries potentiellement toxiques). Le peuplement piscicole est conforme à la qualité de l’eau : typique de milieu très eutrophe. La profondeur du plan d’eau est un facteur limitant pour la faune aquatique pendant la période estivale (absence d’oxygène), d’où un faible intérêt écologique.

En revanche, les berges abritent une forte diversité floristique, dont plusieurs espèces patrimoniales, telles la Cardamine impatiente et la Renoncule à petites fleurs (toutes deux protégées régionales). Le boisement de la rive Nord et la saulaie de la rive Est présentent des enjeux floristiques élevés.

L’enjeu ornithologique est globalement moyen (faible pour les espèces nicheuses, moyen à assez fort comme site d’alimentation). Les autres diagnostics (amphibiens, macroinvertébrés et odonates) n’ont pas révélé d’enjeux particuliers.

 

Les dossiers réglementaires en 2012 et 2013 :

Suite aux études de conceptions, le projet d’aménagement a fait l’objet de procédures réglementaires en concertation avec les services de l’Etat (DRIEE, DDT, DRAC, ONEMA, ARS, VNF…) :

• déclaration d’utilité publique ;

• dossier Loi sur l’eau ;

• étude d’impact ;

• une demande de dérogation au régime des espèces protégées (s’agissant même de travaux de génie écologique, la phase chantier impacte la faune et la flore) ;

o des mesures d’évitement ont été proposées (modifications des aménagements pour éviter les stations d’espèces protégées), ainsi que des mesures de réduction (suivi du chantier par des écologues, balisages des zones sensibles, définition des zones d’accès, de circulation des engins, de stockage…), et d’accompagnement (suivi écologique et plan de gestion spécifique pour les espèces protégées).

• mise en compatibilité du PLU afin de créer au PLU une zone « Parc du Peuple de l’herbe ».

Une enquête publique s’est tenue à Carrières-sous-Poissy du 07 mars au 06 avril 2013. Le commissaire enquêteur a exprimé un avis favorable sur l’utilité publique du projet de Parc du Peuple de l’herbe. Cet avis confirme l’avis positif émis par l’Autorité Environnementale fin 2012 dans le cadre de l’instruction administrative des dossiers de l’enquête. Le Conseil départemental a délibéré en ce sens le 14 juin 2013.

Le projet a été déclaré d’utilité publique le 3 juillet 2013. L’arrêté portant autorisation au titre de la Loi sur l’eau a été délivré le 17 juillet 2013.

Sur le linéaire de la rive de Seine, les cortèges floristiques présentent des enjeux forts (présence d’espèces extrêmement rares dans la région, dont la cuscute d’Europe). L’étude de la productivité piscicole de la berge de Seine a révélé de bonnes potentialités de frai pour plusieurs espèces, notamment la vandoise et le chabot (espèce patrimoniales), essentiellement au droit de l’actuelle grève alluviale. Les autres diagnostics pratiqués sur la berge de Seine n’ont pas mis en avant d’enjeux particuliers relatifs : aux amphibiens (aucun individu retrouvé), à l’avifaune (intérêt moyen), aux odonates (intérêt faible).

Les travaux de 2013 à 2017 :

Les travaux d’aménagement du Parc ont été découpés en six lots :

• un lot VRD (terrassements, nivellements, cheminements…) ;

• un lot éclairage public ;

• un lot mobilier et signalétique ;

• un lot espaces verts ;

• un lot génie écologique ;

• un lot pontons.

Les entreprises suivantes ont été sélectionnées par appel d’offre public :

• Ségex/Colas ;

• Ségex énergie ;

• Bois Loisirs et Créations ;

• Prettre Espaces Verts ;

• Aquasylva ;

• Environnements Forêts.

En parallèle, la Communauté Urbaine Grand Paris Seine & Oise a sélectionné l’entreprise ETPO pour la construction de l’observatoire et la Maison des Insectes. Durant toute la phase chantier une communication de proximité a été mise en place afin de coordonner l'ensemble des entreprises sur le chantier.

Le chantier s’est déroulé en plusieurs phases :

• Secteur Est : 2013 à 2015 ;

• Secteur central : 2014 à 2017 ;

• Secteur de l’étang de la Vieille Ferme : 2016-2017.

Une phase de préfiguration a été réalisée en 2012-2013 afin de donner à voir le projet aux riverains.

Le parc a été inauguré le 24 juin 2017 en présence de M. le Préfet, des Présidents du Département et de la Communauté Urbaine Grand Paris Seine & Oise, du Maire de Carrières-sous-Poissy et des financeurs du projet que sont l’Agence de l’eau Seine Normandie, la Région Ile-de-France et la Commission européenne au titre du programme LIFE + (programme soutenant les projets participants à la mise en œuvre de la politique environnementale). L’Office pour les Insectes et l’Environnement s’est officiellement installé dans la Maison des Insectes fin août 2017 et a commencé son activité d’accueil du public et des scolaires sur le Parc en septembre 2017. Le Département a repris la gestion du Parc au 1er janvier 2020.

 

 

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